Née en 1945 à Grodzisk Mazowiecki (Pologne), vit et travaille à Berlin (Allemagne).
Très tôt, Ewa Partum nourrit un goût pour la poésie visuelle en même temps qu’un souci pour l’espace public. En Pologne, durant les années 1960-1970, il était possible d’acheter des lettres toutes faites à partir desquelles étaient composés divers textes, notamment politiques. Ewa Partum s’en est servi pour son art et les a dispersées à différents endroits, entre ville et campagne. Piétinées, ramassées par les habitants ou encore emportées par le vent, les lettres participent à la création de nouveaux poèmes, d’un nouveau langage, qui peu à peu disparaît sous la force de la nature. Ce geste artistique amène une déconstruction du langage mais surtout un affranchissement du discours autoritaire sous la République populaire de Pologne d’alors.
Active Poetry. Poem by Ewa, 1971
L’artiste polonaise Ewa Partum a très tôt nourri un goût pour la poésie visuelle en même temps qu’un intérêt pour l’espace public. Les lettres blanches qu’elle disperse dans Active Poetry proviennent également de l’appareil du discours officiel des années 1970 : ready-mades accessibles dans toutes les papeteries, elles servaient à composer des slogans de propagande communiste. En semant en ville, puis en pleine nature, ces lettres blanches, elle opte pour une redistribution incessante du sens. Le piétinement des passants, le ressac des vagues ou le souffle du vent relayeront la dispersion. En 1971, l’artiste reprend des passages de Goethe, Proust, Joyce ou Kafka dont elle mélange l’ordre des signes (An Excerpt from Faust by Goethe, An Excerpt from A la recherche du temps perdu by Proust, etc). La dislocation rejoint certaines pratiques dada, comme le tirage au sort de mots découpés dans un journal décrit par Tristan Tzara. Pourtant l’artiste ne fait pas du hasard un principe organisateur, puisque ses lettres n’aboutissent à aucune composition figée. Les semailles des Active Poetry réalisées de 1971 à 1973 génèrent un flux volatile de lettres promises à la perte d’unité et de sens. Au sens propre et figuré, l’artiste accomplit la dissémination du logocentrisme et de ses hiérarchies, au profit de l’incommunicabilité et de l’imagination. (Hélène Meisel).
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