Née en 1973 à Bridgeport (États-Unis), vit et travaille à New York (États-Unis).

« Le secret en lui-même est bien plus beau que sa révéla­tion » : toute l’œuvre de l’artiste conceptuelle américaine Jill Magid joue de relations intimes avec le pouvoir et la dissimulation. Depuis 2013, l’artiste tente de comprendre ce que peuvent avoir comme conséquences l’acquisition des archives et des droits d’auteur d’un artiste, par une société ou une entreprise privée, sur l’héritage même de cet artiste. Elle a choisi de se consacrer à l’œuvre de l’architecte Mexicain Luis Barragán, dont les archives furent rachetées par l’industriel Rolf Fehlbaum, pour les offrir à sa fiancée, l’historienne de l’architecture Federica Zanco. L’accès aux archives lui ayant été refusé à plusieurs reprises, Jill Magid propose alors un échange : le rapatriement des archives professionnelles de Barragán en contrepartie d’un diamant issu des cendres de Barragán, soit « le corps de l’artiste en échange de l’ensemble des œuvres », et dont l’exhumation afin de créer ce diamant est le sujet du film The Exhumation. En attente d’une réponse, l’artiste poursuit sa recherche et son œuvre au long cours qui vise à explorer « l’intersection de l’identité psychologique avec l’identité judiciaire, les droits de propriété internationaux et le droit d’auteur, l’auteur et la propriété ». Dans ce cadre, le Tapete de Flores de Magid fait partie de l’ofrenda (« offrande » ou « autel »), inspirée de celles que l’on créait pour le Jour des morts au Mexique et qui représente le chemin partagé entre les vivants et les morts. Enfin, dans l’incapacité juridique de reproduire les œuvres architecturales de Luis Barragán, Jill Magid a décidé, afin de rendre visible cette mémoire confisquée, d’encadrer, telle une photographie, le livre Barragán, publié en 2001.

Credits

Avec le soutien de SODIF

Artist(s)

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Né en 1940 à Florence (Italie), décédé en 1971.

Née en 1927 à Nova Friburgo (Brésil), décédée en 2004.