J’ai eu la très grande chance et le bonheur de créer la Biennale de la Danse à Lyon en 1984. Aux côtés de la Maison de la Danse, cette manifestation ouverte sur le monde a contribué à faire de l’agglomération lyonnaise un site emblématique de la danse, beaucoup de commentateurs parlant même de “capitale mondiale”. Au fil de ces années je n’ai eu qu’un but, faire aimer la danse au plus grand nombre. Toute la danse, dans sa pluralité de formes et de techniques. Combien de chorégraphes, de compagnies ont fait ici leurs premiers pas ! Combien d’oeuvres majeures ont été créées sur nos plateaux ! Et que d’aventures entre rires et larmes durant tous ces épisodes ! Pédagogique à ses débuts, puis géopolitique, la Biennale est devenue à la fois une fête populaire et un rendez-vous incontournable des professionnels attirés par le nombre croissant des créations coproduites – dix-sept en 2010. Grâce soit rendue aux participants du Défilé - ma plus grande fierté - ce joyau festif, rencontre unique des chorégraphes et des amateurs, exemplaire de respect, de diversité et d’inventivité. Le temps a passé vite, trop vite. J’ai souhaité que cette quatorzième édition soit la dernière sous ma direction artistique. Elle le sera. Même si le calendrier de ma succession a été modifié. 2012 sera un véritable passage de témoin, une co-signature avec Dominique Hervieu, que j’accompagnerai dans la préparation de la quinzième édition mais qui en assumera seule la charge dès le 1er janvier 2012. Pour le présent j’ai voulu que la Biennale 2010 soit un oiseau libre, sans thème, mais avec un titre explicite “Encore !” Dans son sens français teinté de désir et de gourmandise et dans son sens anglo-saxon le “bis”, le rappel offert aux spectateurs comme un présent d’au revoir. Un rendez-vous créatif et une fête ouverte à tous, trouvant son apothéose dans le Défilé, millésime 2010 intitulé “La vie en rose !”, tourné vers le rêve d’une société plus solidaire, l’invention de nouvelles utopies. Témoignage de la passion et de la volonté farouche qui m’ont animé et m’animeront longtemps encore “se Deus quiser”.
Guy Darmet