Jan Fabre nous offre un combat entre Thanatos et Eros dans le solo Preparatio Mortis, comme un précipité de son oeuvre écrit pour une danseuse, guerrière de la beauté.
Des fleurs par centaines, rouges, violettes, jaunes, recouvrent la scène, ce monument de fleurs est aussi une tombe et bientôt, ce seront des papillons qui investiront l’espace. Dans ce solo où il est question de mourir et de ressusciter, Lisa May piétine ce champ de pétales, dans une danse bestiale, féline, sensuelle et profane. Étrange ressenti fait d’images antonymes : la machine à rêves s’active, pourtant Jan Fabre, après le décès de ses deux parents veut nous parler de mort et de solitude. Issu d’une courte ébauche présentée au festival d’Avignon en 2005, Preparatio mortis a abouti à un superbe solo, à la beauté glaçante, sublimant la déchéance du corps. Génie du théâtre contemporain et dramaturge inouï, Jan Fabre excelle dans la mise en scène de soli où le moindre mouvement, la moindre respiration sont importants. Preparatio Mortis interprété par une danseuse qui incarne l’intensité et l’énergie même, est comme chacune des pièces de Jan Fabre, à part et unique dans son univers kaléidoscopique.
Durée
00:55
Générique
Pièce pour 1 danseuse — Création 2010
Direction artistique : Jan Fabre Chorégraphie : Jan Fabre et Annabelle Chambon — Danseuse : Lisa May (créée en 2010 pour/avec Annabelle Chambon) — Musique : Bernard Fouccroule — Création lumières : Jan Fabre Accueil : Théâtre du Point du Jour, Biennale de la danse