Ce que j’appelle oubli inspire à Preljocaj un nouveau plaidoyer. Soit un regard politique et poétique sur la tragédie du quotidien, sublimé par la géniale écriture du chorégraphe.

Blanche neige des Frères Grimm, Le Funambule de Jean Genet, L’Apocalypse selon Saint Jean : sous le langage d’Angelin Preljocaj, chacune de ces œuvres se métamorphose en de grandes fresques saisissantes de beauté. Cette fois, Ce que j’appelle oubli de Laurent Mauvignier inspire le chorégraphe. Dans ce cruel récit sur la violence des rapports sociaux, un marginal est roué de coups à mort, juste pour avoir bu une canette dans un supermarché. Saisi par la violence et la fulgurance de ce texte, Preljocaj apporte une nouvelle lecture à ce fait divers survenu à Lyon en 2009. Tout son univers est au service de cette rencontre entre la littérature et la danse : les phrases de Laurent Mauvignier jetées ou plutôt crachées par le corps se transposent dans des mouvements entre situations concrètes et abstraction. Le chorégraphe procède par métaphores pour restituer cette histoire de corps d’une grande sensualité entre des moments assez doux et d’autres d’une extrême violence. Sollicité en permanence depuis trente ans par des institutions incontournables, dont le Ballet de l’Opéra de Paris, Angelin Preljocaj avait même réuni les danseurs du CCN d’Aix-en-Provence et ceux du Bolchoï, dans Et suivront mille ans de calme, pour une danse engagée et foudroyante.

Durée

01:00

Générique

Pièce pour 6 danseurs et 1 comédien

Direction artistique et chorégraphie : Angelin Preljocaj Assistant, adjoint à la direction artistique : Youri Van Den Bosch — Danseurs : distribution en cours— Choréologue : Dany Lévêque