Pérégrinations intérieures

A travers ses œuvres, Tidru nous rappelle que les humains sont groupe et donc « plusieurs ensemble ». Là commence toute la culture et le langage, mais le cœur de toute culture est la mutuelle présence, rendue possible par ce que les hommes partagent et n’épuisent pas : l’altérité, cette primitive demeure humaine, une demeure universelle." Je souhaite mettre l’intérieur de l’individu au premier plan. Dans mon travail, la forme du personnage (son apparence) sert simplement de châssis, de structure, de bagage qui porte et accueil l’essentiel (le dessin). Ainsi, les supports habituels du jugement de l’autre qui est l’apparence, l’expression corporelle, le regard…etc sont muets et incitent le regardeur à chercher ailleurs et peut être à s’immiscer dans le labyrinthe intime qui nous compose." Comme une danse, comme une musique, Tidru nous invite donc à rentrer en résonance multiple avec notre propre fluidité, avec la nature de notre souffle, de notre sang, de chaque cellule de notre corps, à nous relier intimement au flot de notre esprit, au torrent de nos émotions. Peut être s’agit-il d’acquiescer sans réserve à ce mouvement de vie composé d’ondes et de houles, de frémissements, d’oscillations, de marées et de remous. Peut-être s’agit-il de nous abandonner au courant incessant de notre être qui nous apprend la maîtrise, pour que surgisse cet accord serein, apaisé, avec la pulsion du vivant. Alain Vasseur